La nature est riche ici, pour qui sait la chercher et la mériter ! Dans sa méfiance proverbiale, le Cauchois semble l’avoir clôturée de hauts murs arborés. Rustaud notre Cauchois ? Que nenni !
Pragmatique plutôt. Il savait qu’il fallait se protéger des vents violents venus de la mer. Avec le clos-masure, véritable rideau vert, il créait alors un microclimat bénéfique à tous, hommes,
plantes, animaux, insectes. Et ce ne sont pas les catronettes, émouqués, mauviers et autres pleu-pleus locaux qui s’en plaindraient. Le talus protège l’intérieur du clos-masure mais représente également une des rares zones boisées au milieu de nos champs ouverts. Ainsi, les vieux troncs offrent refuge aux chouettes chevêche et hulotte ou à la sitelle torchepot.
Entre les arbres de hauts-jets, les espèces de bourrage (merisier, aulne, noisetier, fusain, acacia) créent les broussailles tant aimées du lièvre et protègent la pousse de fleurs colorées : la jacinthe
des bois, la digitale pourpre, la violette, l’anémone Sylvie, le millepertuis commun, … Ces plantes sont les hôtes d’insectes, arachnides et mollusques appréciés des oiseaux. Il est ainsi clair qu’en matière de biodiversité tout est affaire d’inter-actions ! Sans ces haies donc, point d’oiseau dans nos campagnes.
Et ce serait également la perte d’une grande partie de l’identité cauchoise, tant le clos-masure est unique. Unique au monde d’abord. Et unique dans les mémoires, Maupassant l’ayant si bien
conté. Pour tout cela, le clos-masure fait aujourd’hui l’objet d’une attention toute particulière en vu d’un classement à l’UNESCO.
Profitez de vos balades pour admirer nos clos-masures. Et pour en découvrir un de l’intérieur, direction l’Ecomusée de la Pomme et du Cidre et la Vitrine du Lin à Brettevilledu-Grand-Caux ou la Maison des Traditions Normandes à Saint-
Maclou-la-Brière.