A pied, à vélo, à cheval, en voiture, il est sûr que vos promenades vous amèneront à proximité d’un colombier. C’est un des éléments architecturaux typiques de notre territoire. Mais qu’est-ce
qu’un colombier ?
Un colombier est un pigeonnier en forme de tour bien distinct des autres bâtiments de la cour de ferme. Colombier vient d’ailleurs du columbarium romain généralement rond. Le pigeonnier est un terme générique qui désigne tout endroit où on élève des pigeons. De fait, tous les colombiers sont des pigeonniers, mais tous les pigeonniers ne sont pas des colombiers ! Les colombiers peuvent être « à pied », c’est-à-dire possédant des boulins sur toute la hauteur, ou bi-fonctionnels, c’est-à-dire dont la partie basse est à usage de poulailler ou de cellier
En Normandie, la possession de ces édifices était un privilège seigneurial réservé aux propriétaires de plein fief. Ils étaient le symbole du pouvoir et de la richesse du seigneur qui n’hésitait donc pas à construire « grand et beau ». Ostentatoire, le colombier était aussi utile : il fournissait une nourriture raffinée au seigneur, et sa suite et un revenu supplémentaire : la fiente de pigeon est un engrais très efficace. Le colombier était donc une des dépendances, avec la chapelle, les plus importantes des châteaux, manoirs et abbayes.
Dans le Pays de Caux, il était construit 5 en place d’honneur, au coeur du clos masure, près de la demeure du seigneur, tout en étant indépendant. Il ne présentait pas de forme particulière comme dans d’autres régions, toutefois le colombier circulaire, en brique et couvert en chaume puis en ardoise reste l’image la plus répandue du colombier cauchois. Leur particularité réside dans la richesse des décors tant par les matériaux utilisés (brique, calcaire, grès, silex) que par la diversité des détails : losanges, croisillons ou cœurs dessinés à l’aide de briques vernissées, juxtaposition de silex blonds et noirs, damier polychrome, moulures en pierre sculptée, …
On accédait à l’intérieur du colombier par une unique porte étroite, souvent tournée vers l’habitation On y trouvait généralement les armoiries du seigneur. Le mur intérieur du colombier était
occupé par les boulins. Chaque boulin pouvait abriter un couple de pigeon. De tradition, il se disait que le nombre de boulins était proportionnel à la superficie du fief. Un colombier avait
couramment 1 500 boulins et pouvait donc accueillir 3 000 pigeons. Après l’abolition du privilège de colombier à la Révolution, l’entretien de milliers de pigeons étant exorbitant, les colombiers ont commencé à disparaître. La modernisation de l’agriculture a fini par les rendre inutiles. Seules la passion de certains propriétaires a permis la restauration de certains.
Extérieurs seulement (voir la page)
Tous les ans à l’occasion des Journées du Patrimoine, M. Et Mme Auber vous ouvrent les portes de leur colombier restauré avec amour.
M. et Mme Geulin vous propose de passer une nuit dans leur colombier du Maucomble à Ecrainville : voir la page