La motte castrale s’élève en plein centre-bourg, en face de l’école.
En 820 une troupe de vikings qui a pour chef, Godfred Haraldsson, fils de HARALD Klak roi du Danemark, viennent occuper l’estuaire de la Seine pendant des décennies. A l’issue d’un long conflit entre lui et Charles le Chauve, un accord est signé et Godfred s’installe définitivement à l’embouchure nord de la Seine.
C’est ce Godfred dont Gonfreville garde le nom.
En 911 le viking Rollon reçoit le territoire de la Neustrie qui de ce fait, devint Normandie. Commence la lignée des Comtes puis Ducs de Normandie.
En 996, Richard II dit le Bon est duc de Normandie. Il supervise ses terres depuis Rouen. A la fin du X° siècle, il donne deux vassaux, pour une tenure héréditaire en Fief et justice, pour gérer le vaste domaine de Gonfreville qu’il divise en deux parties afin d’en réduire les difficultés imprévisibles. Richard plaçait ainsi des comtes ou des vicomtes aux points stratégiques, afin que la Normandie fut bien gérée.
Il s’agit de Caillot qui fut envoyé avec Orcher pour gérer chacun un fief qui a la même étymologie latine « Gunfredi » parce qu’ils sont sur le même domaine ayant appartenu à Godfred Haraldsson fils de Harald Klak roi du Danemark.
Godfred avait un domaine très étendu, qui allaient de son port sur les rives de la Seine, jusqu’à plus ou moins 25 Km dans les terres et peut-être plus. Donc les deux vassaux allèrent l’un à ce port et l’autre à cette résidence.
Comme d’autres en Pays de Caux, la motte castrale de Gonfreville-Caillot a probablement été érigé en réction à l’arrivée de ces vassaux qui venaient déposséder d’autres de leur terres. D’ailleurs, c’est avec Richard II que la Normandie se structure réellement en territoire féodal, ce qui explique l’émergence de mottes.
La motte de Gonfreville Caillot présente la particularité d’avoir été dès l’origine entourée d’un fossé dont l’excavation a d’ailleurs fourni les matériaux du tertre de quelques mètres de hauteur. Ce dernier est construit par accumulation autour d’une armature de poutres dont l’enchevêtrement va contribuer à stabiliser l’ensemble. Il pourra ainsi supporter sans s’effondrer, sur le couronnement, une fortification annulaire palissadée et une tour de guet servant de refuge ultime.
De petite taille, son élévation est de 3,5 m et le diamètre de son sommet se situe aux alentours de 13m. Son gabarit est donc modeste en comparaison des mottes les plus ordinaires dont l’emprise au sol est généralement d’environ 25m. Cependant elle est une des rares mottes féodales dont les fossés étaient remplis d’eau.
Cette position au centre d’une grande douve, large de 7m et mise en eau, lui confère une physionomie toute particulière, assez proche du type défini par les archéologues allemands sous le nom de « Wasserburg ». Au nord de la motte se développait une basse-cour des plus typiques, de forme semi-circulaire.
A Gonfreville, la motte était complétée par une basse-cour, également fortifiée. L’église paroissiale originelle, trop éloignée, semble avoir été construite à l’extérieur de cette curtis. Il faut sans doute penser que la motte de Gonfreville avait sa chapelle castrale.